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Decay (DK) - Journal d'un rescapé
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5 avril 2013

1er cycle - Chapitre 1.2 (Nuit I) - Première approche (les ruines d'une vie)

Dans mon crâne résonnait encore cette première nuit cinglante au sein la capitale en ruine.

 Le jour tombant à une vitesse affolante, il me fallait prendre en considération plusieurs éléments alors qu’une peur panique montait en moi graduellement. Il fallait se rendre à l’évidence : je ne maitrisais rien et j’étais à la merci d’un environnement hostile si j’étais amené à être découvert.Le froid d’un vent cisaillant ma chair s’insinuait également dans les ruines environnantes et de là où je me trouvais, il me fallait trouver un abri ou tout du moins quelque chose pour palier à une mort prévisible cette nuit. Ma première nuit de ma nouvelle existence. Je sens des regards, des yeux inquisiteurs dans les méandres des bâtiments plongés dans le noir … Ils veulent ma peau, j’en suis persuadé et dès que le noir prendra totalement place il en sera fini de moi.

 

L’adrénaline eut pour effet de me rendre un peu plus aguerri et je me mis tant bien que mal à chercher parmi les décombres, les vestiges de mon ancien chez moi, quelques artefacts qui pourraient me permettre de me défendre mais aussi quelques couvertures. La nuit sera glaciale, rugueuse et sanglante, je le crains fortement.

Manipulant les pierres, je me mis à déblayer les gravas tandis qu’un froid commençait à me mordre aux chevilles. Je n’avais toujours rien mangé mais avec un peu de chance, cet objectif, celui d’atteindre quelques victuailles sous ce magma de pierres, serait atteint. Poussant et jetant de manière instinctive tout ce qui se trouvait devant moi, gravas, pierres entre autres ... je m’ordonnais de ne m’arrêter sous aucun prétexte sur ses vestiges également de mon propre passé … Je serrais les dents, faisant abstraction de mes affaires personnelles désormais inutiles … le passé effacé ne pourrait que ramener en moi souffrances et regrets. Alors que s’entassait d’un côté le superflu, je réussi au prix d’un effort certain à récupérer de quoi me protéger du froid cette nuit et pu tant bien que mal m’emmitoufler dans des fripes. Je saisissais enfin une barre de fer ramassée sur le sol jonché de mes affaires pour m’asseoir et me recroqueviller, me préparant à toutes éventualités.

Dans la pénombre ambiante, résonnait les prémices d’une vie nocturne, les prémices d’une violence exacerbée par les massacres d’un passé sanglant. Contre le mur glacial et effrité, je profitais de ses derniers instants pour observer les premières étoiles dans un ciel d’un noir d’encre. Des nuages s’amoncelaient au loin, un éclair claqua quelque part puis le vrombissement éloigné du tonnerre retentit . J’avais réussi à récupérer un panier dans lequel j’avais accumulé de la nourriture et je plongeais ma main dedans. Je saisissais une pomme, encore intact étonnement, puis croquais dedans avec avidité. Le plaisir des choses simples et pourtant vitales à ce moment précis était quelque chose d'important tandis que des pas se rapprochèrent dans ce qui ce qui était l’artère principale de mon quartier auparavant.

 Voilà, nous y étions, les habitants des bas-quartiers de Raven reprenaient leurs vies nocturnes, pour une raison toute simple : l’armée de Manaka quadrillait Raven de fond en combles le jour et la nuit profitait aux mécréants, capables de se confondre et de disparaître dans les bâtiments dévastés. Je serrais les poings nerveusement en priant un dieu, peu importe lequel pour m’épargner quand quelque chose attira mon attention. L’obscurité avait clairement pris place dorénavant et je sentis sous ma main gauche, sous quelques cailloux, un cadre que j’extirpais doucement … quand une lourde masse s’abattit de l’autre côté du mur où je m’adossais ! Manifestement, quelqu’un cherchait de quoi s’alimenter cette nuit également. Je me redressais sur mon séant tout en approchant ce que j’avais réussi à prendre sur le sol poussiéreux … et si l’astre solaire avait maintenant disparu, ce serait une lune ténébreuse qui allait se charger de m’éclairer en un instant …

 Telle une claque en pleine figure, les rouages du temps et d’un passé perdu se remirent en route subitement ! 

Il est des moments qui figent le temps, comme un arrêt sur image … vous voyez de quoi je parle ? Un choc émotionnel intense me figea sur place alors qu’était illuminé devant moi la photo d’une personne chère à mon cœur, à ma vie et dont j’avais totalement fait abstraction jusqu’à présent. La clarté de la lune m’effrayait à plus d’un titre, révélant les plus sombres secrets mais lorsque je vis devant moi l’ombre projetée d’une personne enjambant le mur, s’apprêtant à se jeter sur moi ! En l’espace de quelques secondes je remerciais la lune de m’avoir éclairé et plus que tout, je revenais de reléguer au second rang mon propre-moi et mes préoccupations pour ne penser qu’à cette personne, figurant dans le cadre que je venais de découvrir : ma femme.

Certaines pièces d’un puzzle éparpillé venaient de s’imbriquer dans ma mémoire de manière fulgurante à la vue de cette photo, elle révéla une priorité qui décupla ma rage à cet instant : il me fallait la retrouver et pour cela, se battre s’avérerait primordial.

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